Au temps de l’atelier Gleyre (1860-1861)
Durand-Ruel et la deuxième exposition impressionniste (avril 1876)
Repasseuse – Edgar Degas (1874)
Le Café de la Nouvelle-Athènes
Le Café de la Nouvelle-Athènes
La Musique aux Tuileries – Manet (1862)

24 : Le Café-Concert des Ambassadeurs – Edgar Degas (1876)

1, avenue Gabriel


Les cafés-concerts où, moyennant une consommation, on vient écouter des spectacles musicaux, sont apparus à la fin du XVIIIe siècle et connaissent leur âge d’or entre les années 1860 et 1900, date à partir de laquelle beaucoup d’entre eux deviennent des salles de cinématographe.

Il y a à Paris l’Alcazar d’été, l’Eldorado, la Scala ou l’Horloge, tous situés sur les boulevards haussmanniens.


Le Café des Ambassadeurs est installé en bordure des Champs-Elysées et de la place de la Concorde, dans l’un des bâtiments construits par Jacques-Ange Gabriel destiné à loger des ambassadeurs étrangers. Ce café est connu pour être involontairement à l’origine de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) : en 1847, trois auteurs et compositeurs de musique refusent de payer leurs consommations car on y joue leur musique sans qu'ils reçoivent de droits d'auteur. Ils intentent des procès contre le cafetier qu’ils gagnent. Ils décident alors de fonder une société pour représenter les créateurs et collecter leurs droits. La SACEM est fondée en 1851.

 

En 1875, Edgar Degas est de retour à Paris après avoir effectué l’année précédente un voyage à Naples où réside une branche de sa famille ; il peint Place de la Concorde, à proximité du café des Ambassadeurs, Le vicomte Ludovic-Napoléon Lepic traverse la place avec ses deux filles et son lévrier, tous semblent ignorer le peintre (Degas et Lepic se sont connus dans l’atelier Gleyre cf.01).

L’année suivante, Degas participe à la deuxième exposition (chahutée) des impressionnistes chez Paul Durand-Ruel (cf.25). C’est l’époque des difficultés matérielles, les affaires du bureau de coton en Louisiane vont mal, la peinture est maintenant sa seule source de revenus ; il quitte la rue Blanche pour installer son atelier rue Lepic. Le temps des champs de course et de l’Opéra est terminé, Degas s’intéresse désormais aux aspects plus populaires de la vie parisienne : ouvrières (cf.21), prostituées, cafés (cf.22), cirques, cabarets et cafés-concerts.

Aux Ambassadeurs - 1876 - Musée des Beaux-Arts Lyon


Le Café-concert des Ambassadeurs est un pastel renforcé par une impression monotype à l’encre noire. Le peintre est dans le parterre des spectateurs, proche de l’orchestre ; l’œil est attiré par la robe rouge de la chanteuse avancée vers les spectateurs ; la rampe des lumières derrière elle donne au tableau un éclairage inhabituel.

Le pastel Cabaret, également de 1876, a le même café-concert pour décor.


Neuf ans plus tard, Degas peint à nouveau aux Ambassadeurs, ou plutôt, devant la café puisque le spectacle est vu à travers une fenêtre.

Au Café concert des Ambassadeurs, 1885, musée d’Orsay


Comme dans L’Absinthe (cf.22), Edgar Degas démontre une nouvelle fois sa maîtrise du cadrage, transformant ses tableaux en instantanés presque photographiques.


Edouard Manet, dans le tableau Au Café-concert datant de 1878, ne s’intéresse pas au spectacle mais aux spectateurs, tout comme dans La Musique aux Tuileries (cf.04). La scène de café-concert a lieu à la brasserie Reichshoffen, située boulevard Rochechouart.

Manet - Au Café-concert, 1878, Walters Art Museum, Baltimore


C'est dans le même lieu que Manet situe La Serveuse de bocks, Un Coin de café-concert et Au café von Reichshoffen.

Manet - La Serveuse de Bocks, 1879, musée Orsay

Manet - Un coin du café-concert, 1879, National Gallery

Manet - Au Café von Reichshoffen, 1878, Winterthur

Degas - Chanteuse de Café concert, 1878, Fogg museum in Cambridge, Massachusetts