25 : Passerelle de Solférino (Leopold Sedar-Senghor)
La bataille de Solférino
En juin 1859, les armées française et piémontaise remportent une importante victoire qui met fin à la guerre menée contre l’Autriche et pour l’indépendance de la Lombardie, préliminaire à la création d’une Italie unifiée
Par Meissonnier
Les techniques de combat se sont modernisées, on utilise les fusils et canons rayés, plus précis et plus puissants, infligeant de profondes blessures aux combattants. 40 000 hommes sont hors de combat et abandonnés sur le champ de bataille ! Les services sanitaires manquent de moyens, de nourriture et de personnel. Les sources d’eau sont infectées par le sang et les bactéries provenant des cadavres, l’anesthésie est presque inexistante, elle peut de toutes façons entraîner le coma ou la mort, en raison du chloroforme utilisé à forte dose. Les gangrènes sont courantes car on ignore tout de l'infection par germes pathogènes, les cataplasmes imperméables fait à base de cire favorisent les infections.
À Castiglione, les blessés sont partout, à même les rues, certains hébergés chez les villageois. Henri Dunant est témoin de cette vision d'horreur, il s'investit personnellement pendant quatre jours. Cette boucherie est à l'origine de la Croix Rouge.
Le pont de Solferino
Pour commémorer cette sanglante victoire de Napoléon III, on a donné son nom au pont qui joint la rive gauche au jardin des Tuileries. Inauguré en 1861, construit par les ingénieurs du pont des Invalides (cf.28), un pont en fonte, vite fragilisé par le trafic et les chocs des péniches.
Il est détruit en 1961, remplacé par une passerelle en acier, piétonne et "provisoire" qui resta en place jusqu'en 1992.
La passerelle actuelle
La nouvelle passerelle est construite entre 1997 et 1999. Métallique, couverte d'un bois d'Afrique subsaharienne, l'azobé, réputé imputrescible mais qui s'avéra glissant par temps de pluie. Autre défaut majeur, on s'aperçut rapidement que les pas des piétons provoquaient des oscillations dangereuses. L'ouvrage est fermé au public, le temps d'installer un dispositif d’amortisseurs et de contrepoids et de recouvrir le plancher d'un revêtement antidérapant.
Les piliers en béton s'enfoncent de quinze mètres sous terre et sa structure est un assemblage de six éléments de 150 tonnes fabriqués par les établissements Eiffel.
Rebaptisée passerelle Léopold-Sédar-Senghor en 2006.
Une statue du président américain Thomas Jefferson se trouve à l'entrée du pont, quai Anatole-France. Principal rédacteur de la Déclaration d'indépendance des États-Unis de 1776, vice-président de 1797 à 1801, puis troisième président des États-Unis de 1801 à 1809. Auparavant, il avait été ambassadeur en France, de mai 1785 au mois d’août 1789. Il prit goût à la vie parisienne, aux salons littéraires et aux librairies.
La statue est à proximité de l'hôtel de Salm, dont il s'inspira pour la construction sa demeure de Monticello (Virginie).
C'est en regardant la Seine et le ciel couvert depuis le pont de Solférino, un soir, que Claude Debussy eut l'idée d'écrire Nuages, un de ses Nocturnes.
De violents affrontements eurent lieu sur le pont le 5 février 1934, journée où la République vacilla (cf.26)
