115 - Le Puits Artésien de Grenelle
120 - Le forage artésien de Passy puis les autres


115 - Le Puits Artésien de Grenelle

130 – Fontaine de la Butte-aux-Cailles

Place Paul Verlaine (XIIIe arrondissement)


Pourquoi forer un puits au sommet de la colline alors qu’il aurait été plus simple de l’installer quelques dizaines de mètres plus bas ? Parce que ce forage doit avoir une fonction bien particulière.

Février 1841, dans la plaine de Grenelle, le premier forage à la recherche d’une eau jaillissante est une réussite (cf. 115) ; quelques années plus tard, on procède à un deuxième forage à Passy (cf. 120) dans le but d’alimenter les lacs du bois de Boulogne, ainsi qu’un troisième dans le square de la Chapelle.

Le préfet Haussmann décide le creusement du puits de la Butte-aux-Cailles le 19 juin 1863.

Un autre projet d’importance est enclenché à cette époque, la dérivation de la Bièvre, appelée par certains le « fumier qui bouge » ; c’est dire les nuisances que les deux bras de cette rivière apportent aux riverains. Elle doit être dérivée dans un grand collecteur d’égout à l’entrée de Paris. Elle est déjà couverte en grande partie mais des biefs ont été aménagés pour maintenir les nombreuses industries installées le long : mégisseries, tanneries, fabriques de colle, teintureries, blanchisseries, etc. Autant de résistantes à la dérivation de leur gagne-pain. C’est ainsi que naît l’idée de forer un puits artésien sur la Butte-aux-Cailles afin de réinjecter son eau dans le lit de la Bièvre, le temps nécessaire à la « délocalisation » de ces industries.

Les travaux commencent le 28 août 1866. Ils vont se poursuivre malgré le siège de Paris et la Commune. Suite à un désaccord, notamment financier, entre l’entrepreneur et la municipalité le forage est arrêté en 1872, à proximité de la nappe albienne. La tour de bois reste en place, abandonnée, et la place garde le nom de « place du Puits-artésien ».

En 1893, reprise des travaux. L’eau jaillit en 1904 d'une profondeur de 582 m. Le tube a un diamètre de 40 cm à la base et le débit se stabilise à 5 800 m3/jour. A ce moment-là, le temps a passé et le projet initial de renflouer la Bièvre n’a plus de raison d’être. L’eau albienne alimente donc une fontaine publique.

La piscine

Après la Première guerre mondiale, le gouvernement se lance dans un vaste programme de développement du sport et de l’hygiène ; la France présente un gros retard dans ce domaine par rapport à ses voisins : 1.400 piscines en Allemagne, 800 en Grande-Bretagne, quelques-unes en France !

C’est dans ce contexte qu’est décidée la construction de la piscine de la Butte-aux-Cailles qui profite ainsi de l’eau à 28° issue du forage.

Quelques années plus tard, la piscine Blomet (XVe arrondissement) sera conçue selon le même schéma écologique.

En 1994, le puits et la fontaine sont rénovés, en même temps que ceux de Passy et du square de la Madone.

Le forage plonge à 620 m.

Le puits en 1872 par Jules Lemonnier (Carnavalet)

La piscine de la Butte aux Cailles, alimentée par le puits artésien


Pour en savoir plus :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Puits_artésien_de_la_Butte-aux-Cailles

https://www.paris-treizieme.fr/page9.php?Z=puits_artesien-1868

Puits artésien de Grenelle (fiche 115 de ce site)

Dessin de Jules-Adolphe Chauvet – 1893 (gallica.bnf.fr)