40 - L'aqueduc Médicis
45 – La Maison du Fontainier
95 - Pompe à feu du Gros Caillou


Remise en eaux depuis 1978.

Le faubourg Saint-Germain s’est développé, tout comme le faubourg Saint-Honoré, lorsque les Tuileries sont devenues demeure royale, au XVIIe siècle. Les hôtels particuliers se sont développés, chacun avec sa propre alimentation en eau, la nappe phréatique ne se trouvant qu’à quelques mètres de profondeur dans la plaine alluviale de Grenelle. A la fin du siècle, l’augmentation de la population dans le faubourg nécessite l’installation d’une fontaine.

En 1735, le Couvent des Récollettes met à la disposition de la ville un bout de terrain, au coin de la rue du Bac et de la rue de Grenelle.

Depuis la création de la fontaine des Innocents, les fontaines parisiennes avaient aussi vocation à embellir la ville. En l’occurrence, ce souci est poussé à l’extrême.

Un très grand chantier est entrepris par la Ville de Paris, sous la responsabilité du prévôt des marchands, Michel-Étienne Turgot, père du ministre de Louis XVI.

On conçoit un vaste monument, plus qu’une fontaine, et d’un coût considérable : une façade de palais sur vingt mètres de long. Voltaire en moquera l’énormité pour si peu de chose. L’observateur attentif finira par remarquer les quatre mascarons de bronze, en forme de divinités marines.

Le projet est confié à Edmé Bouchardon, auteur de la statue équestre de Louis XV qui trônait au centre de l’actuelle place de la Concorde. Cette fontaine est aussi un hommage à Louis XV, comme le montre l’inscription latine au-dessus de la partie centrale : DUM LUDOVICUS XV POPULI AMOR ET PARENS OPTIMUS P0UBLICÆ TRANQUILLITATIS ASSERTOR … (Au temps où Louis XV, père excellent et amour de son peuple, garant de la paix publique …).

Les travaux sont terminés en 1745.

Le monument comporte une fausse façade d’hôtel particulier dont les deux portails donnent accès à un jardin d’un côté et un immeuble de l’autre.

Au centre, l’allégorie de la ville de Paris encadrée par les allégories de la Marne et la Seine.

De part et d’autre du ressaut central, les armoiries de la ville de Paris et, de part et d'autre de chaque portail, des bas-reliefs à putti  occupés aux travaux des champs selon les saisons.

On estime que c’est l’œuvre la plus prestigieuse de Bouchardon.

Cette fontaine était alimentée par les eaux de Rungis (l’aqueduc Médicis, cf. 40), à travers une canalisation partant de la maison du Fontainier (cf. 45), puis en 1787 par la pompe du Gros-Cailloux (cf. 95). Elle fut désertée à la fin du XIXe siècle.

Christophe Civeton (gallica.bnf.fr)

La fontaine en 1789 par Antoine Meunier


Documentation :

Hillairet : dictionnaire historique des rues de Paris (éditions de Minuit)

Françoise Masson, Marc Gaillard : Les Fontaines de Paris (Martelle éditions)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fontaine_des_Quatre-Saisons

http://paris-promeneurs.com/Patrimoine-ancien/La-fontaine-des-Quatre-Saisons

48 – La fontaine de Grenelle, dite des Quatre-Saisons

57, rue de Grenelle

Fontaine de Grenelle en 1898 par Atget