14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
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14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay
14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay

14 : Août 1784 - Rétaux de Villette aborde Nicole Leguay

Galerie des jardins Palais-Royal (2e)

Sommaire :

Le « comte et lacomtesse de la Motte »

Le cardinal de Rohan

Autre « protagoniste » de l'affaire, le collier

La mise en place de l'escroquerie

11 août 1784, Versailles, bosquet de Vénus

L'escroquerie

Premiers accrocs

Arrestations

Procès

Après le verdict

Epilogue

Dans les galeries du Palais Royal, très fréquentées à l’époque de jour comme de nuit, Louis Marc Antoine Rétaux, dit Rétaux de Villette, entre en contact avec Nicole Leguay, dite Melle d’Essigny ou baronne d’Oliva, ancienne couturière et prostituée, dont la ressemblance frappante avec Marie-Antoinette l’a fait surnommer « la petite reine ». Il la convainc, moyennant finance, de bien vouloir prendre le rôle de la reine recevant un ami en catimini, dans le but de jouer à cette dernière un tour, une simple blague et c’est tout.

Les galeries du Palais-Royal en 1787 et le portrait de Nicole Leguay

Rétaux de Villette est un aventurier, issu d’une famille de petite noblesse et désargentée. Il est arrivé à Paris vers 1778, à l'âge de 19 ans, sous l'identité de « comte de Villette », titre qu'il usurpe à son frère aîné. Il vit alors de proxénétisme et a développé un talent pour la contrefaçon, en réalisant de fausses lettres de change et en exerçant du chantage sur ses clients. Il est l’amant de Jeanne de Valois-Saint-Rémy, épouse de son ami, Nicolas de la Motte. Le trio est en train de monter l’escroquerie qui va devenir celle du siècle, l’Affaire du Collier de la Reine. Nicole Leguay n'en est qu'un rouage, petit mais essentiel.

Le « comte et le comtesse de la Motte »

Jeanne de Valois-Saint-Rémy (ou Jeanne de Luz de Saint-Rémy) prétend descendre par son père d’un enfant naturel du roi Henri II et de sa maîtresse Nicole de Savigny. Elle a pourtant une enfance des plus misérables ; son père, un dévoyé, a épousé une paysanne qui devient rapidement veuve. Celle-ci prend un soldat comme amant et, dans l’impossibilité d’élever ses enfants, envoie Jeanne à huit ans mendier sur les chemins : « la charité pour une pauvre orpheline du sang des Valois ! ».

Elle se fait remarquer par la marquise de Boulainvilliers, intriguée par cette histoire, qui la prend sous son aile, lui assure une bonne éducation. Elle la fait authentifier de Valois, ce qui lui vaut une pension de 800 livres.

En juin 1780, Jeanne épouse à Bar-sur-Aube un nommé Nicolas Lamotte, ancien gendarme et chevalier d’industrie criblé de dettes. Jeanne le rebaptise « de la Motte », le fait comte et elle, comtesse.

Grâce à Madame de Boulainvilliers qu’elle accompagne à Saverne, elle fait la connaissance d’un ami de la marquise, le cardinal Louis de Rohan-Guéménée ...

Le cardinal de Rohan

Le prince Louis de Rohan-Guéménée est aussi riche que vaniteux et crédule. En 1772, il avait été nommé ambassadeur à Vienne où sa vie privée, ses maîtresses, ses dépenses somptuaires, firent scandale auprès de la prude impératrice Marie-Thérèse ; celle-ci envoie lettre sur lettre à sa fille Marie-Antoinette pour demander son renvoi. En 1773, Rohan a la maladresse d’envoyer une lettre au roi avec des commentaires irrespectueux sur l’impératrice, lettre tombée dans les mains de la comtesse du Barry qui en fait la lecture en public. L’antipathie de Marie-Antoinette pour le prince est alors à son comble. Lui, pourtant, ne semble pas comprendre pourquoi la reine le bat froid.

En 1774, Rohan est enfin renvoyé de Vienne ; il devient Grand aumônier de France, cardinal en 1777, malgré l’opposition de la reine, puis évêque de Strasbourg en 1779, tout en ayant d’autres bénéfices, la Sorbonne, les Quinze-Vingt... Bref, une fortune colossale.

Dans sa résidence de Saverne, le prince-cardinal mène grand train ; la « comtesse » de la Motte jauge le personnage et  va vite comprendre ce qu’elle peut en tirer.

Le résultat est d’une splendeur absolue : 2 842 carats, 674 diamants et une centaine de perles. Mais voilà, Louis XV est mort depuis 1774 ! En 1778, Boehmer et Bassenge, connaissant son goût pour les pierreries, proposent le collier à Marie-Antoinette pour la modique somme de 1 600 000 livres ! La reine refuse et aurait déclaré que cette somme serait mieux utilisée à armer des bateaux pour aider les Insurgés américains. Les joailliers tentent leur chance auprès des cours étrangères, sans succès ; au bord de la faillite, ils font une dernière tentative auprès de Marie-Antoinette en 1781, sans plus de succès.

Le cardinal et la comtesse de la Motte


Le séjour alsacien terminé fin 1781, le couple revient à Paris, s’installe d'abord dans un hôtel, 83, rue de la Verrerie, puis dans une maison 10, rue Saint-Gilles. La comtesse commence à faire circuler le bruit qu’elle, dernière des Valois, est une amie proche de la reine ; elle quitte souvent Paris pour Versailles et sa cour, promet d’intercéder pour des démarches, moyennant rétribution. Arrivée à Versailles, elle se claquemure dans un petit appartement dont elle sort peu.

A Paris, l’hôtel de Rohan ne se trouve pas loin du domicile des La Motte ; la comtesse ne manque pas de rendre visite au cardinal chaque fois qu’il vient à Paris. Il se lamente toujours autant de l’hostilité de la Reine ; la comtesse lui fait espérer, grâce à son intervention, un retour en grâce. Pour cela, les talents de faussaire de Rétaux de Villette vont lui être d’un grand secours.

Elle commence par soutirer au cardinal 60 000 livres au nom de la Reine ; en retour, le cardinal reçoit de fausses lettres de reconnaissance annonçant la réconciliation, sans pour autant qu’aucun rendez-vous avec Marie-Antoinette ne se profile.

Qu’importe, le cardinal est aux anges. Pour parfaire la supercherie, on lui fait parvenir le lendemain une lettre où la reine regrette que la conversation ait été écourtée. Conquis, ayant une confiance aveugle en la comtesse, Rohan est mûr pour la grosse escroquerie, 1,6 million de livres !

Cagliostro


Le poisson est ferré. Rohan se rend chez Boehmer et Bassenge et se met d’accord sur une convention aux termes de laquelle le collier sera vendu à la reine pour 1 600 000 livres payable par quart, le premier paiement le premier août. La convention est remise par le cardinal à la comtesse ; Rétaux de Villette, de sa fine écriture, écrit en marge « Approuvé, Marie-Antoinette de France ».

Le cardinal aurait dû être alerté par cette signature : une reine de France ne signe que par son prénom et Marie-Antoinette n’est pas « de France » mais « d’Autriche ». Comment se fait-il qu’un prince d’une telle lignée ne s’en soit pas aperçu ? Et les bijoutiers non plus.
Ils remettent le collier au cardinal qui le soir même le porte à la comtesse. Celle-ci le remet sous ses yeux à un laquais portant la livrée de la reine, qui n’est autre que Rétaux de Villette. Arrivé rue Saint-Gilles, le collier sera vite démonté et les diamants triés.  

Les la Motte et Rétaux vont alors connaître l’opulence.

La comtesse dans l’embarras au moment de la première échéance


Arrive le 1er août 1785 date de la première échéance : dès juillet, la comtesse dit au cardinal que la reine souhaite un rabais de 200 000 livres, rabais que les bijoutiers acceptent, ce qui va précipiter les événements : les bijoutiers font porter un billet en ce sens à la reine qui n’y comprend bien sûr rien et qui déchire le billet. Boehmer se rend alors à Versailles pour rencontrer madame de Campan, qui n’y comprend rien non plus et rapporte son entretien à la reine. L’affaire remonte au roi et c’est le début du scandale.

« Comment avez-vous pu croire que moi, qui ne vous ai pas adressé la parole depuis dix ans, j’aurais pu m’adresser à vous pour une affaire de cette nature ? » lui dit une Marie-Antoinette très en colère. « Mon cousin, je vous préviens que vous allez être arrêté », lui dit le roi. Très pâle, le cardinal sort de l’entretien, traverse la Galerie des Glaces où il se fait arrêter « au nom du Roi » devant les courtisans médusés. Il est embastillé (accompagné d’un secrétaire et de deux laquais, par le fait embastillés avec lui, il dispose d’un vaste appartement, des jardins du gouverneur et peut même organiser une réception de vingt couverts).


Extrait du film L'Affaire du collier de la reine, de Marcel l'Herbier (1946)"

Pour Marie-Antoinette, l’acquittement de Rohan est un camouflet ; pour les juges, comme pour l’opinion publique, elle peut donc lui envoyer des billets doux, accorder des rendez-vous galants et acheter des bijoux hors de prix. L’image d’une reine insouciante et dépensière est renforcée. Elle obtient du roi l’exil du cardinal à la Chaise-Dieu mais son image s’est encore dégradée ; « l’Autrichienne » ou « l’autre chienne » est l’objet d’une avalanche de pamphlets et de calomnies, « elle se fait offrir des diamants pour le prix de ses amours ». 

Le cardinal de Rohan, soutenu par les gens de sa caste, Soubise, Condé et Rohan, rentre triomphalement dans son hôtel parisien (87, rue Vieille-du-Temple) ; les acclamations l’amènent à paraître à sa fenêtre. Le roi lui demande de quitter Paris dès le lendemain pour la Chaise-Dieu ; son exil dure deux ans. Il sera l’un des premiers à émigrer en 1789 et mourra en 1803 à Ettenheim. Ayant reconnu devoir le montant réclamé par les bijoutiers, le cardinal leur affecte le revenu de l’abbaye de Saint-Waast ... mais elle sera confisquée à la Révolution alors que les bijoutiers n’auront reçu que 600.000 livres.

Hôtel de Rohan


Rétaux de Villette trouve refuge en Italie. Il publie à Venise un Mémoire historique sur les intrigues de la cour, et de ce qui s'est passé entre la reine, le comte d'Artois, le cardinal de Rohan, madame de Polignac, madame de La Motte, Cagliostro, MM de Breteuil et de Vergennes !

Cagliostro, Giuseppe Balsamo, l’aventurier sicilien, alchimiste, guérisseur, magicien, sorcier qui se dit disciple de « l’immortel » comte de Saint-Germain. Sous la protection du cardinal de Rohan, il avait un succès éclatant dans la bonne société ; sa carrière est brisée net mais la défense de son avocat lui évite une condamnation. Il finit par échouer en Italie où il est arrêté par la Sainte Inquisition en 1789, condamné par la justice pontificale en 1791 à la peine de mort pour hérésie, sentence commuée en prison perpétuelle. Il est transféré « sans espoir de grâce et sous étroite surveillance » à la forteresse de San Leo  en Italie centrale. Il y restera jusqu'à sa mort, en 1795.

La comtesse de la Motte est fouettée le 31 juin 1786 dans la cour d’honneur du Palais de Justice. Lors du marquage au fer, elle se débat tellement qu’elle est marquée au sein et non à l’épaule.

C’est roulée dans une couverture qu’elle est menée à la prison de la Force de la Salpêtrière.

Cour intérieure de la maison de force de la Salpétrière


Dès lors, elle fait figure de martyre auprès des Parisiens qui parlent d’elle avec compassion ; elle bénéficie de bienveillance de la part des codétenues, reçoit de nombreuses visiteuses puis, finalement, elle trouve la clé de sa cellule sur la porte, part tranquillement, déguisée en homme, le 5 juin 1787, mêlée à la foule. Elle gagne l’Angleterre où elle écrit ses mémoires, aidée par l’ex-ministre Calonne, autant entiché d’elle qu’ennemi de la reine. L’édition entière est achetée par le police française pour la brûler. Abandonnée par son mari, elle voit entrer chez elle, le 12 juin 1791, des agents de la police anglaise requis par un créancier. Que se passe-t-il ? elle tombe du second étage, se broie les jambes et meurt dans la souffrance le 23 août suivant.

Le comte de la Motte, quant à lui, profite de son refuge anglais jusqu’en 1792. Il revient en France, obtient la cassation de son jugement. Il se remarie en 1795 avec une riche jeune fille de 18 ans, devient contrôleur du théâtre de la Porte Saint-Martin puis inspecteur de police !! Il a une vie mondaine, est reçu dans les salons ; Louis XVIII lui octroie même une pension dont il profite jusqu’à sa mort, à 78 ans.

Autre « protagoniste » de l’affaire, le collier

En 1772, Louis XV avait souhaité faire un somptueux cadeau à la comtesse du Barry ; il demande aux deux joailliers allemands, Paul Bassenge et Charles Boehmer, fournisseurs de Versailles et de nombreux souverains, de créer un collier d’une richesse inégalable. Les deux bijoutiers se lancent dans une tâche qui va durer six ans en raison de la difficulté à se procurer les diamants de la pureté voulue,  tâche qui les oblige à s’endetter.

La mise en place de l’escroquerie

A Saverne, Jeanne conte au cardinal l’histoire de la « dernière des Valois » et sait séduire le prince dont elle est le caprice pendant quelques jours, et lui une source de revenus pour elle.

11 août 1784, Versailles, bosquet de Vénus

C’est maintenant que Nicole Leguay entre en scène : le 11 août 1784, elle est amenée discrètement dans le bosquet de Vénus, à Versailles, habillée d’une robe blanche magnifique, copiée d’un tableau d’Elisabeth Vigée-Lebrun, le visage voilé.

La cardinal arrive à son tour entre onze heures et minuit ; la « reine » l’accueille avec une rose et lui murmure : « vous savez ce que cela signifie, vous pouvez compter que le passé sera oublié. » Le cardinal n’a pas le temps d’engager la moindre conversation, la comtesse apparaît accompagnée d’un valet, qui n’est autre que Rétaux déguisé ; elle s’empresse d’annoncer que les comtesses d’Artois et de Provence, les belles-sœurs de la reine, approchent, il faut écourter l’entretien.

L’escroquerie  

Jeanne de la Motte rencontre tout d’abord les deux bijoutiers le 28 décembre 1784 ; amie intime de la reine, elle se propose de convaincre la reine d’acheter le fameux collier mais par le biais d’un prête-nom. Quelques jours plus tard, le cardinal reçoit une lettre signée « Marie-Antoinette de France » : la reine ne peut acquérir le bijou ouvertement et demande à Rohan de servir d’entremetteur ; elle s’engage à le rembourser en quatre versements de 400 000 livres, étalés dans le temps.

Il se pourrait que le cardinal rechigne ; aussi Jeanne fait-elle appel à Joseph Balsamo, plus connu sous le nom de Cagliostro, le fameux mage qui monnaye de prétendus miracles et divinations auprès du naïf évêque de Strasbourg ; il lui fait annoncer par un enfant medium les meilleurs présages s’il accepte d’entrer dans l’affaire, une reconnaissance sans bornes de la reine.

Premiers accrocs

Le collier a été maladroitement desserti, des pierres sont abîmées. Chacun s’en va négocier sa part ; Rétaux suscite bien des soupçons en demandant une somme anormalement faible pour la qualité des pièces. Mêmes soupçons à Londres où le comte est parti vendre sa part. Mais, après enquête, aucun vol n’a été signalé en France ; les marchés sont conclus.

Le prélat et les joailliers s’étonnent de ne pas voir le collier au cou de la reine ; la comtesse leur demande d’attendre la première grande occasion.

Arrestations

Rohan, qui prépare la messe de l’Assomption dans la chapelle du château, est convoqué le 14 août ; il est sommé de s’expliquer dans les appartements du roi en présence de la reine, du garde des Sceaux et du ministre de la maison du Roi. Le naïf cardinal comprend qu’il a été berné, avoue le rendez-vous nocturne, ce qui affecte beaucoup le roi.

Pourquoi la comtesse de la Motte est-elle restée en France ? Elle sent pourtant l’étau se resserrer, opère quelques manœuvres pour retarder l’inévitable échéance, tel un premier versement de 35 000 livres pour faire patienter le cardinal, une partie des 300 000 livres reçues de la vente des pierres.

La comtesse est arrêtée à Bar-sur-Aube, dans la belle gentilhommière que le couple s’est offert, et est à son tour embastillée. Rétaux de Villette est arrêté à Genève, puis c’est au tour de Cagliostro et, en octobre 1785, Nicole Leguay est interpellée à Bruxelles avec son amant, dont elle est enceinte.

Nicolas de la Motte, parti à Londres où il bénéficie du droit d’asile et des derniers diamants, échappe à l’arrestation.


Procès

Louis XVI commet l’erreur de laisser au cardinal le choix de la juridiction : la justice du Roi ou celle du Parlement de Paris. Rohan choisit le Parlement qui est toujours plus ou moins en fronde avec le roi.

Le procès, public s’ouvre le 22 mai 1786 devant 64 magistrats de la Grand-chambre.

Le 31 mai 1786, le Parlement réuni dans la salle Saint-Louis du Palais de Justice rend son jugement devant les Parisiens :

Le cardinal est déclaré innocent du vol du collier.

Jeanne de la Motte est condamnée à la confiscation de ses biens, à la prison à perpétuité à la Salpêtrière, après avoir été fouettée nue et marquée au fer rouge sur les deux épaules du « V » de voleuse.

Nicolas de la Motte est condamné aux galères à perpétuité par contumace.

Rétaux de Villette, qui témoigne contre le couple la Motte, est banni.

Nicole Leguay, qui a ému le tribunal avec son bébé dans les bras, est déclarée « hors de cours ».

Cagliostro n’est pas inculpé.

Après le verdict

Epilogue

Par la personnalité de la reine, c’est un nouveau discrédit porté au roi, à la cour et au régime. « Que de fange sur la crosse et le sceptre ! Quel triomphe pour les idées de liberté ! » note un magistrat du Parlement de Paris. « Ces intrigues détruisirent la dignité royale. Aussi l’histoire du collier forme-t-elle la préface immédiate de la Révolution. Elle en est le fondement… » écrit Goethe.