98 -  Pompe à feu (du quai) d'Austerlitz

23, quai d’Austerlitz


Ou pompe à feu de la Gare. Cette gare qui précède le chemin de fer de plusieurs décennies était, en fait, un quai aménagé au XVIIe siècle le long de la Seine pour charger et décharger les chalands.

Conçue sur le même principe que la pompe de Chaillot des frères Périer mise en service en 1781 (cf. 90), celle-ci démarre en 1785. Trois ans plus tard, c’est au tour de la pompe du Gros Caillou, située non loin de l’emplacement de la tour Eiffel (cf. 95).

La pompe à feu de la Gare se trouvant en amont de Paris et, en particulier, des exutoires de l’égout des Invalides et du grand égout de la rive droite, on peut légitimement supposer qu’elle. délivre une eau de meilleure qualité. Pourtant, elle s’arrêtera de fonctionner bien avant les deux autres, en 1818.

Elle alimente les fontaines du quartier ainsi que l'hôpital de la Salpêtrière. Ses eaux sont dirigées vers les réservoirs de Charonne et de Gentilly.

Avec la mise en service des pompes à feu de Chaillot (cf. 90), de celle-ci puis de celle du Gros-Caillou (cf. 95), le peuple parisien dispose de 57 fontaines en 1800.

Pompe d’Austerlitz (suite)

Paris a la particularité de posséder actuellement deux réseaux de distribution de l’eau : potable et non potable. C’est en partie l’héritage du Premier Consul (puis de l’Empereur Napoléon Ier), qui décida la creusement du canal de l’Ourcq et du bassin de la Villette. Lors de son vaste projet d’adduction d’eau potable sous le Second Empire, Eugène Belgrand, choisit de conserver l’ancien réseau pour l’eau non potable. En 1863 et jusque dans les années 1980, une autre station de pompage de l’eau de la Seine fonctionnait, située entre la gare de chemin de fer et les quais.

La station de pompage en 1873


1994 : le « Beaubourg souterrain »

(place Augusta Holmes – XIIIe)

Une nouvelle usine d’eau non potable est construite à proximité de l’ancienne pompe, en prévision de l’aménagement de la vaste ZAC Paris Rive Gauche.

Cette usine souterraine pompe l’eau de la Seine.

Elle est constituée d’un grand cylindre de béton de 29 m de diamètre, situé à 20m de profondeur ; de gigantesques canalisations y amènent l’eau de la Seine et du canal de l’Ourcq, les sources d’approvisionnement en eau non potable. Après filtrage et épuration simple, l’eau  sert à laver les trottoirs, les rues, les égouts, à arroser jardins et  parcs. Elle alimente lacs artificiels et bassins.


L’entrée de l’usine est encastrée dans un immeuble, entrée reliée à une fontaine toute proche par un dragon ondulant : œuvre de l’artiste chinois Chen Zhen (2001), symbolisant l’énergie de l’eau puisée.

Aujourd’hui, le réseau global d’eau non potable a une capacité de 300 000 m3 et fournit 180 000 m3/jour d’eau pour l’arrosage et le nettoyage de la Capitale.

Le « Beaubourg souterrain » (lutetia.canalblog.com)

Entrée de l’usine (damnée voiture)

Danse de la fontaine émergente – Chen Zen (2001)

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