55 – La rue des Eaux
60 - Les Eaux de Passy

75 - Les eaux minérales d’Auteuil

2-6, rue de la Cure


Rue nommée ainsi d'après la présence d'une source ferrugineuse d'Auteuil, jugée curative.

C’est au no 2, à la jonction avec l'avenue Mozart, que jaillissait la source.

De nombreuses autres sources furent mises à jour sur les coteaux d’Auteuil :

La première fut découverte vers 1622 par le président Broé près de sa maison, à Auteuil.  « Mais il est à remarquer que faisant venir audit vivier l’eau d’icelle source par des tuyaux et éviers de pierre, elle fit mourir la plus grand’part de poissons qui y étaient. »

Constatant les dégâts, il fit analyser l’eau qui révéla une forte teneur de sulfate de chaux et de sels de fer. On la recommanda aux gens souffrant de jaunisse, de gravelle ou de fièvre tierce.

En 1820, le docteur Dardonville fonda, au 16, rue Boileau, un établissement d’hydrothérapie : Maupassant, Gavarni, Carpeaux et Gounod le fréquentèrent.

Avant 1850, les eaux du président Broé furent redécouvertes, émanant en fait de quatre sources : St-Joseph, la Fontaine, Montmorency et Quicherat, du nom de l’archéologue Jules Quicherat, demeurant 4, la rue de la Cure. Ce dernier fit analyser l’eau et obtint en 1851 l’autorisation de créer un établissement d’eau minérale où il accueillait des curistes.

[Publicité] : « L’eau de la source Quicherat est essentiellement digestive, tonique et reconstituante. Son usage habituel, étant donné sa composition est un sûr préservatif contre toute maladie épidémique et aussi contre l’appendicite tant chez les adultes que chez les enfants. Elle est également, en raison de ses qualités diurétiques, toute indiquée pour les personnes atteintes de gravelle, de goutte ou d’arthritisme. Elle ne décompose pas le vin. »

Cette eau eut une certaine célébrité grâce à un pharmacien qui en fit des pastilles, comme à Vichy, et reçut des médailles d’or à Paris en 1902 et en 1924.

Quicherat vendit jusqu’à 140.000 bouteilles par an de son eau. L’établissement ferma en 1932.

De nombreuses autres sources minérales

Belleville (10, passage de l’Atlas), ouverte en 1853 cette source produisait 350.000 bouteilles par an et alimentait un établissement de bains.

La source des Ternes (21, rue Demours, près du marché des Ternes), autorisée en 1856 ; elle ne dura pas longtemps (selon Belgrand, elle provenait de la décomposition de matières organiques).

La source des Batignolles, 11, rue Sauffroy, exploitée de 1852 à 1884.


Paris reconnaissait officiellement 22 griffons de valeur médicinale reconnue. Diverses sources, dont plusieurs sulfureuses froides furent également exploitées, dans le Marais, pont d’Austerlitz, faubourg Saint-Antoine, à Vaugirard, à Montmartre. Mais aucune n’avait la réputation des eaux de Passy et d’Auteuil.

Sources ( !) :

http://www.histoire-auteuil-passy.org/histoire-du-xvie/petites-histoires-du-16e-arrondissement/les-eaux-dauteuil-de-chaillot-et-de-passy

https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1953_num_41_136_10275_t1_0016_0000_1

Jacques Hillairet : Dictionnaire historique des rues de Paris (Ed. de Minuit)

Voir également eaux de Passy (55, 60)