La fontaine Maubuée
Rue Saint-Martin, à l’angle de la rue de Venise.
L’une des trois plus anciennes fontaines de Paris, avec la fontaine des Innocents et la fontaine des Halles, cette dernière aujourd’hui disparue.
Elle doit son origine à Philippe-Auguste qui décréta qu’une partie des eaux captées sur le flanc des collines de Belleville et Ménilmontant (cf. 15, 17), jusqu’à ce moment réservées au prieuré Saint-Martin-des-Champs, à la léproserie Saint-Lazare et quelques privilégiés, serait destinée à l’usage des Parisiens. En 1364, le réseau passa entièrement sous l'autorité de la ville.
Elle est mentionnée dans des lettres patentes de 1392 par lesquelles Charles VI essaye de mettre un terme aux concessions particulières accordées ou usurpées.
Son nom est une altération de « Mauvaise buée » ou « mauvaise lessive », en raison de la mauvaise qualité de ses eaux.
Elle fut chantée par François Villon en 1461 : « A Maubué sa gorge arrouse ».
La fontaine actuelle fut construite en 1733 par un nommé Jean de Beausire.
Elle se trouvait à l’origine déjà rue Saint-Martin, mais au n° 122, à l’angle de la rue Simon-le-Franc.
Cette partie de la rue disparut en 1937 en même temps que tout l’îlot déclaré insalubre. Il laissa la place pendant une trentaine d’année à un vaste terrain vague servant de parking avant d’accueillir le Centre Pompidou.
La fontaine fut démontée à ce moment-là et resta en pièces détachées dans le jardinet derrière l’église Saint-Julien-le-Pauvre, dans le Vème arrondissement, avant d’être remontée à proximité de son ancien emplacement mais de l’autre côté de la rue Saint-Martin.
Une fontaine sèche dorénavant.
La Fontaine Maubuée par E. Atget et par l’agence Rol peu de temps avant son démontage
(Gallica.bnf.fr)
22 - Fontaine Maubuée