11 – Puits de la Cour de Rohan

10 – Deux puits square Viviani

Dans le square Viviani, à proximité de l’église Saint-Julien-le-Pauvre et du plus vieil arbre de Paris (un robinier faux acacia planté au début du XVIe siècle), se trouvent deux des plus vieux puits de Paris :

1 : Le puits des miracles

Sa margelle est encore visible dans le jardinet de l’église.

« Son eau miraculeuse guérissait les aveugles tant qu'elle était vendue. Lorsqu'elle fut gratuite, elle perdit ses vertus. » (http://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/les-plus-beaux-puits-du-quartier-latin-23-12-2000-2001844492.php)

2 : A proximité, un autre puits encastré dans un vieux mur de moellons. Il se trouvait à l’origine rue de la partie de la Bûcherie absorbée par le square et daterait du XIIe siècle.

Après les invasions barbares et la décrépitude de l’aqueduc gallo-romain, les Parisiens n’ont eu que deux sources d’approvisionnement en eau : la Seine et les puits.

«Les rues les plus mal tenues du plus misérable village ne peuvent donner une idée de l’état d’infection de certaines impasses des quartiers excentriques de Maison-Blanche et Clignancourt», écrivait Belgrand en 1877 ; cela donne une idée de l’état des rues, ruelles et venelles au Moyen-Âge. La boue des rues de la capitale a fortement contribué à l’infection des eaux souterraines. On retrouvera cette boue à plusieurs mètres de profondeur lors du creusement des grands égouts de Paris.

Les autres sources de pollution sont nombreuses : fosses d’aisance, tombes sauvages d’animaux et les nombreux cimetière paroissiens.

N’oublions pas que c’est l’époque du tout à la rue ; mieux valait se garer sous l’encorbellement si l’on entendait quelqu’un s’écrier gare à l’eau du haut d’une fenêtre ; quelqu’un s’apprêtait à balancer le contenu d’un pot de chambre dans le ruisseau putride s’écoulant au milieu de la rue.

Quant à la Seine et ses berges boueuses, la qualité de son eau ne valait guère mieux, d’autant plus qu’il n’était pas rare de voir flotter un cadavre animal dans le courant.

Tout cela s’infiltrant doucement dans la nappe phréatique, on comprend que les Parisiens préféraient se désaltérer avec le vin plutôt qu’avec l’eau, un vin bien moins alcoolisé que celui que nous consommons. 

Les épidémies de typhoïde et, plus tard, du choléra, feront des ravages jusqu’au XIXe siècle.

Il existe encore au moins deux autres puits à réa (poulie) comme celui-ci dans Paris : celui de la Cour de Rohan (11) et un autre Rue Dussoubs (2e arrondissement) ci-dessous.