3 – Vestiges au nord du parc Montsouris

Lutèce, petite capitale provinciale dont la population avoisina les 10.000 habitants, bénéficiait de trois thermes, probablement construits au début du IIe siècle. Ceci démontre l’importance de ces établissements dans le mode de vie romain, et dont s’accommodèrent très bien les riches Parisis, après leur défaite face aux armées de Labiénus.

Il semble que l’essentiel de l’eau de l’aqueduc servait à l’alimentation de ces thermes, en particulier, du plus important des trois, celui du nord, qui occupait l’ensemble de l’îlot actuel, entre les deux boulevards, la rue du Sommerard et la rue de Cluny ; le plus important car il était situé au croisement du cardo (rue Saint-Jacques) et du decumanus (axe ouest-est).

L’entrée principale se situait au nord (vers le boulevard Saint-Germain) ; au sud, un autre accès côté rue des Ecoles. Le frigidarium a une voûte d'arêtes à plus 15 m.

L'évacuation des eaux usées se faisait par un égout qui encerclait les thermes et se jetait dans un égout collecteur situé sous le boulevard Saint-Michel.

Le forum et les thermes sont les deux centres névralgiques de la société romaine. On y vient tout d’abord pour prendre soin de son corps par les bains proprement dits - caldarium, tepidarium (eaux tièdes) et le vaste frigidarium – et par l’exercice physique dans le palestre (gymnastique, saut, course). On peut aussi jouer, s’y faire masser, profiter de la bibliothèque ou s’y restaurer.

La mixité sociale est facilitée par un prix modique, parfois même la gratuité pour les services minimums. Ouverts aux deux sexes, ils ne sont pas pour autant mixtes, ils sont généralement réservés aux femmes le matin et aux hommes l’après-midi jusqu’en soirée.

En résumé, un lieu où se traitent aussi les affaires commerciales ou politiques.

Les bâtiments commencèrent probablement à se dégrader avec les premières incursions barbares au IIIe siècle, jusqu’à celles des Vikings.

Parenthèse : petite histoire des Parisiens et les bains :

L’usage des bains et des thermes se perd avec les invasions barbares, et ce, pendant de nombreux siècles, jusqu’aux Croisades.

Les Croisés sont émerveillés par les raffinements qu’ils découvrent en Orient ; ils rapportent en Occident soieries et épices ainsi que la mode des bains. L’aristocratie franque connaît le plaisir des étuves dans des bassins accueillant jusqu’à une dizaine de personnes, dans le plus simple appareil, hommes et femmes mélangés. Des pratiques intolérables pour l’Eglise qui finira par imposer la séparation des sexes et à véhiculer l’idée selon laquelle l’eau serait vecteur de maladie… La pratique des bains sera abandonnée jusqu’à l’époque de Louis XV.

Palais des Thermes Génillion Jean Baptiste François (Gallica.bnf.fr)


Lutèce, petite capitale provinciale dont la population est de l’ordre de 10.000 habitants, possédait pourtant deux autres thermes, mais de moindre importance :

Les Thermes du Sud

Ils étaient accolés au côté méridional du forum qui occupait l’emplacement de la rue Soufflot entre le cardo, l’axe nord-sud de Lutèce (la rue Saint-Jacques) et le boulevard Saint-Michel.

Les Thermes de l’Est

Ils occupaient l’emplacement du Collège de France (rue des Ecoles).


Notons que tous trois étaient situés à proximité du cardo, l’axe principal nord-sud de la cité, là où passait l’aqueduc (cf.03).

Au croisement du boulevard Saint-Michel et du boulevard Saint-Germain

Thermes vus du boulevard Saint-Germain

vus du côté Saint-Michel