Le Triomphe de Silène (1898)
Jardin du Luxembourg, jardin à l’anglaise - Ronde-bosse, bronze
Dans la mythologie grecque, Silène est un satyre, père adoptif et précepteur de Dionysos qui l'accompagne sans cesse. Il est, en outre, le dieu personnifiant l'Ivresse, assez proche en ce sens de deux autres divinités faisant partie du cortège de Dionysos, Comos (la bonne Chère) et Coros (la Satiété).
Fils d’Hermès ou de Pan et Gaïa selon les traditions, il est le héros d'un certain nombre de contes burlesques, où son penchant pour le vin le mène à déambuler, ivre, parmi les mortels. Ainsi, venu d'Arcadie monté sur un âne, et s'étant fait insulter à cause de son ivresse, il invoqua Zeus qui changea ses railleurs en baudets.
Il est généralement représenté sous la forme d'un vieillard jovial mais d'une grande laideur, avec un nez épaté, des traits lourds, un ventre bedonnant. Si son aspect extérieur est laid et repoussant, à l'intérieur il est « pareil à un dieu ». Silène détient le secret du vin et de la sagesse, raison pour laquelle les nymphes lui ont confié l’éducation de Dyonisos.
À partir de la Renaissance, le thème de Silène est régulièrement repris, notamment par Rubens, Van Dyck, Ribera et Van Loo. L’œuvre de Dalou perpétue cette représentation.
Rubens : Silène hissé sur son âne (gallica.bnf.fr)
« Le groupe avance dans un joyeux désordre, menacé d’effondrement à chaque pas. » (Dalou à Paris, A. Simier, D. Imbert, G. Groud, Ed. Paris musées)
Un désordre indescriptible règne dans cette bacchanale pourtant savamment construite. L’ivresse touche tous les personnages y compris l’âne et les enfants. On comprend que le public de l’époque ait été dérouté par ce spectacle de débauche présidé par un vieillard bedonnant, égrillard et presque nu.
Cet hommage à Rubens aurait été une de ses œuvres préférées.
Voir aussi : http://archeologue.over-blog.com/article-34827367.html