Monument à Auguste Scheurer-Kestner (1900-1909)
Jardin du Luxembourg, grand bassin - Ronde-bosse, pierre
Auguste Scheurer-Kestner (1833-1899)
Oncle par alliance de l'épouse de Jules Ferry.
Il fut directeur de la première industrie française uniquement consacrée à la chimie, en Alsace.
Républicain, opposant à Napoléon III, il fut élu député du Haut-Rhin dès juillet 1871 et devint sénateur inamovible en 1875. Vingt ans après, il était le dernier représentant de l'Alsace française au Parlement.
Ami très proche de Georges Clemenceau et de Léon Gambetta.
C’est en juillet 1897 que Scheurer-Kestner prend connaissance des détails de l'affaire Dreyfus. Lui aussi en proie au doute quant à la culpabilité du capitaine, cet homme « passionnément épris de justice » multiplie les entretiens pour tenter de se faire une opinion sûre. Convaincu de l’innocence de Dreyfus, il plaide sa cause auprès du ministre de la guerre et du président Félix Faure.
C’est à Scheurer-Kestner que Madame de Boulancy confie les lettres confondant le véritable traître, Esterhazy (par ailleurs son ancien amant). Scheurer-Kestner est à l’origine du mouvement qui va entraîner Clémenceau, Zola et Jaurès.
Menant infatigablement son combat pour la vérité et la justice, il ne verra pas l’aboutissement de ses efforts puisque, rongé par un cancer de la gorge, il suit la révision du procès de sa chambre et meurt le 19 septembre 1899, jour de la signature de la grâce de Dreyfus par le président Loubet. Il faudra attendre 1906 pour voir Dreyfus réhabilité et réintégré dans l’armée.
Le monument
Commandé en 1899 et exécuté par ses élèves après la mort du sculpteur.
Inauguré en 1908, l’obélisque est flanquée des figures de la Justice et de la Vérité.