Hôtel de la Païva - 25, Champs-Elysées

Dalou aurait fourni des modèles pour l’hôtel particulier de la célèbre courtisane, la Païva, de son vrai nom Esther Lachmann. Il est au début de sa carrière, et travaille alors pour le compte de fabricants de bronze ou des ornemanistes.

Esther Lachmann, marquise de Païva

Esther naît à Moscou, en 1819, de parents juifs polonais réfugiés en Russie. Elle est mariée à 16 ans à un modeste tailleur français. Elle fuit à la première occasion la pauvre vie que lui offre son mari et se retrouve à Paris.

Rebaptisée Thérèse, sa première rencontre d’importance est le pianiste Henri Herz qui lui met le pied à l’étrier ; elle fait la connaissance de Liszt, Wagner ou Théophile Gautier et devient l’une des femmes les plus en vue.

En 1851, elle épouse un noble portugais, Albio-Francesco marquis Aranjo de Païva en 1851. Le temps de prendre un « nom qui sonne bien » et elle le quitte. Vieilli et ruiné, le marquis de Païva se suicide après la guerre de 1870. Séparée mais non divorcée, elle est la maîtresse d’un cousin de Bismarck, le comte von Donnersmarck, qui lui avait offert le château de Pontchartrain (Yvelines) à l’occasion de son mariage. N’hésitant pas à la dépense, le comte lui achète l’hôtel 28, place Saint-Georges.

Hôtel vite remplacé par celui des Champs-Elysées.

Après la mort de son mari, la marquise devient comtesse en épousant von Donnesmarck en 1871. Mais en 1877, soupçonnée d'espionnage, elle doit quitter la France et se retire en Silésie où elle décède le 21 janvier 1884, âgée de soixante-cinq ans.

Cette courtisane à l’ascension fulgurante s’attira les sarcasmes des mauvaises langues tels que les Goncourt qui appelaient son hôtel, le Louvre du cul ; d’autres l’appelaient qui paye y va. On vantait ses exploits sexuels, « capable de tenir sept heures avec plusieurs partenaires. »

L’ Hôtel a été construit entre 1856 et 1866 par l'architecte Pierre Manguin. C’est l’un des derniers hôtels particuliers de l’avenue, célèbre pour le luxe de son intérieur, que certains jugent tapageur.

Depuis 1904, il abrite un cercle privé, le Travellers.