Lions menés par des enfants (1900) – Pont Alexandre III

Les lions de la rive gauche sont de Dalou, ceux de la rive droite de Georges Gardet.

Ronde-bosse, pierre.

A l'emplacement du pont actuel, un premier pont suspendu métallique avait été construit entre 1824 et 1826. Il a été démoli pour vice de forme, avant même d'être achevé.

Bien plus tard, lui succède le Pont Alexandre III. C'est un témoignage artistique très caractéristique des arts architecturaux de la fin du 19ème siècle. Avec le Grand et le Petit Palais, la gare d’Orsay et la gare des Invalides, il est l'une des œuvres d'urbanisme monumental qui aient survécu à l’exposition universelle de 1900.

On lui donne le nom de celui qui gouverna la Russie de 1854 à 1894 et c’est son fils, Nicolas II, le dernier des tsars, qui pose la première pierre en présence de Félix Faure et de la tsarine.

Les critiques de l'époque expliquaient le caractère hétéroclite du « pont de l'Exposition » par le nombre important d’artistes qui ont participé à son ornementation.

Détail des ornementations, lions mis à part

  • 32 candélabres éclairent le pont.

  • Sur la rive droite, La Renommée des Sciences et La Renommée des Arts de E. Frémiet avec à leur base La France contemporaine de G. Michel et La France de Charlemagne de A. Lenoir. Sur la rive gauche, La Renommée du Commerce de P. Granet et La Renommée de l'Industrie de C. Steiner, avec, à leur base, La France de la Renaissance de J. Coutan et La France de Louis XIV de L. Marqueste.

  • l'ensemble décoratif rappelle la flore et la faune marines de A. Poulin.

  • les clés de voûte sont ornées de deux compositions en cuivre martelé représentant, en amont, les Nymphes de la Seine portant les armes de Paris, en aval, les Nymphes de la Néva portant les armes de la Russie, par G. Récipon.

  • sur le parapet du pont, au pied des piliers, figurent quatre superbes groupes de génies des eaux avec poissons et coquillages sculptés en cuivre martelé par L. Morice et A. Massoule,

  • les quatre candélabres monumentaux entourés d'amours et de monstres marins sont dus au sculpteur H. Gauquic.

Une prouesse technique        

Les architectes en sont Résal et Alby, ils méritent d’être cités.

Le pont devait satisfaire à des contraintes très précises, en particulier ne pas gêner la perspective des Invalides et ne pas nuire à l'aspect de la Seine vue du pont de la Concorde.        
C'est donc un pont à une seule arche qui est décidé. Entièrement préfabriqué dans les usines du Creusot, il sera transporté par péniche et assemblé à l’aide d’une grue géante.      
Avant la construction du pont de Gaulle, c’était le plus large de Paris : 40 m de largeur.

Légèrement en biais pour respecter la perspective, il comporte une arche métallique de 107m à trois articulations.

Le surbaissement considérable des arcs nécessite des fondations de culées de dimensions très importantes. La base des caissons est descendue à 19 mètres de profondeur.