Dalou au musée du Louvre : le Salon – la Commune
L’exposition annuelle des œuvres approuvées par l’académie de peinture et sculpture est créée par Anne d’Autriche.
Se tenant dans le Salon Carré du Louvre, elle héritera de ce nom.
Cette manifestation connaît son âge d’or sous la Restauration, la monarchie de Juillet et l’Empire. L’académisme y est de rigueur.
Le salon entre en déclin à partir des années 1860, concurrencé par les galeries des marchands d’art et les écoles de peinture.
C’est dans ces années-là que Jules Dalou expose au Salon :
En 1864, il présente le modèle d’un relief de l’hôtel de la Païva ; en 1867, un Baigneur, en 1869 un Daphnis et Chloé et, enfin, La Brodeuse au Salon de 1870. Ces deux dernières pièces sont acquises par l'État.
Administrateur provisoire
D’origine modeste, Jules Dalou est un artiste acquis aux valeurs républicaines et démocratiques. Le conflit avec la Prusse le prive de commandes. L’Empire chute après le désastre de Sedan ; le 4 septembre 1870, la République est proclamée. Patriote convaincu, il s’engage comme garde national et participe à la défense de Paris pendant le terrible hiver de 1870-1871. Comme la plupart des républicains, il n’accepte pas la capitulation du gouvernement de Thiers et rejoint les rangs de la Commune ; il est capitaine au 83e bataillon des fédérés pendant l’insurrection,
Il est membre de la Fédération des artistes dirigée par Courbet qui lui confie le poste d’administrateur provisoire au musée du Louvre. Sa mission est de protéger les collections du vandalisme.
Le 17 mai 1871, Dalou et sa famille s’installent au musée.
Quelques jours plus tard, le 21 mai, le gouvernement versaillais lance ses troupes à l’assaut de Paris ; c’est le début de la semaine sanglante, la défense des Communards est balayée.
Membre éminent de la Commune, Dalou est menacé d’arrestation. Avec sa famille, il s’embarque pour l’Angleterre le 6 juillet ; il y restera pendant huit ans.