28 : Le Sacre de Napoléon (le tableau)

David, tout nouveau premier peintre de l'empereur, commence sa réalisation de cette œuvre de commande plus d’un an après l’événement, assisté par son élève Georges Rouget. Il sera achevé en mars 1808. Le tableau représente avant tout le couronnement de l'impératrice Joséphine et non celui de l'empereur, ce qui provoque les critiques de plusieurs dignitaires à l'égard de David.

La composition s’inspire du Couronnement de Marie de Médicis de Rubens.

  

Elle rassemble plus de deux cents personnages et David a pris quelques libertés avec la réalité de la cérémonie. Les rideaux n'étaient présents que dans la nef mais David les invente dans le chœur. Plusieurs personnalités représentées n’étaient pas présentes, tel le cardinal Caprara - malade ce jour-là - légat pontifical qui a négocié le protocole de la cérémonie. Le geste du pape est une interprétation artistique.

Les acteurs

1 : Napoléon Ier, en tenue de « grand habillement » du sacre, composé d'une tunique de soie blanche, d'un manteau de velours pourpre pesant 40 kilos, brodé et semé d'abeilles d'or et doublé d'hermine, d'une cravate en dentelle, de souliers et de gants blancs brodés d'or, et d'une couronne de laurier en or fin.


2 : Joséphine, en « grand habillement », agenouillée sur un coussin carré de velours violet semé d’abeilles, une robe décorée de soieries.


3 : Maria Letizia, la mère de Napoléon portant un diadème et un voile sur la tête, est placée trônant au centre de la loge principale, entourée d’ambassadeurs. En réalité, elle n'a pas assisté à la cérémonie pour protester contre la brouille de Napoléon avec son frère Lucien. Mais elle demande au peintre de lui attribuer une place d’honneur.


4 : Louis Bonaparte.


5 : Joseph Bonaparte.


6 : Le jeune Napoléon-Charles, fils de Louis et Hortense de Beauharnais ; il mourra à l’âge de 5 ans.


7 : Derrière Joséphine, ses dames d'honneur en blanc et en diadème. De gauche à droite, les trois soeurs de Napoléon (Caroline Murat, Pauline Borghese et Elisa Baciochi), Hortense de Beauharnais tenant son fils, Désirée Clary, épouse Bernadotte.


8 : Au moment du couronnement, deux des dames d'honneur sont au parterre pour soutenir cette lourde traîne : Mme de La Rochefoucauld, sa cousine et Mme de La Valette, sa dame d’atours.


9 : Murat (1767-1815), époux de Caroline, en habit brodé d’or et culotte de satin, tient encore le coussin sur lequel reposait la couronne.


10 : Entouré de ses vicaires, Jean-Baptiste de Belloy, l’archevêque de Paris tenant une croix dans la main.


11 : Talleyrand, grand chambellan.


12 : Au-dessus de Talleyrand, Eugène de Beauharnais en hussard, s'appuyant sur son épée, entouré à droite et à gauche par le général Savary, aide de camp, et Mr Estève, trésorier général de la Couronne.


13 : Pie VII, selon le protocole, se contente de bénir le couronnement. Il est entouré par les dignitaires ecclésiastiques, nommés par Napoléon depuis le Concordat.

Jean-Baptiste de Belloy,  l’archevêque de Paris, tient une croix.


14 : Un carnet et un crayon à la main, arborant la légion d'honneur, David s’est représenté avec sa femme et ses deux filles jumelles, entouré de ses élèves et de son maître.


15 : Cambacérès, ex deuxième Consul devenu prince-archichancelier, tient la main de justice.


16 : Charles-François Lebrun, ex troisième consul devenu« prince-architrésorier » aux côtés de Napoléon. Il tient le sceptre surmonté de l’aigle impériale.


17 : Berthier, ex ministre de la guerre sous le Consulat, tient le globe crucifère sur un coussin.


18 : Halet Efendi, l’ambassadeur ottoman, représenté sous les traits de son prédécesseur.


19 : Bernadotte


La représentation des prêtres derrière l’autel est une invention de David.

Sur les 18 maréchaux d'Empire créés à l'origine, David n'en peint que neuf dont la fonction principale dans le tableau est de porter les « ornements » impériaux ou historiques. Parmi eux, Moncey, Sérurier, Lefebvre, Kellerman.


Pourquoi le couronnement de l'impératrice, plutôt que celui de l'Empereur ?

David ne serait probablement pas parvenu à réaliser un dessin satisfaisant de Napoléon accomplissant le geste symbolique. La première version du tableau aurait dû représenter l'empereur se couronnant lui-même, comme le montre le travail préparatoire (et le repentir juste derrière la tête de Napoléon sur le tableau). Ce geste jugé peu élégant, Napoléon demande à David de le représenter couronnant Joséphine. « Que c'est grand ! Que c'est beau ! Quel relief ont tous ces ornements ! Quelle vérité ! Ce n'est pas une peinture. On vit, on marche, on parle dans ce tableau ».

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