M1 : 1806 : La colonne Vendôme
La place Vendôme est conçue en 1699 par Jules Hardouin-Mansart par la volonté du Roi-Soleil. Une imposante statue équestre du monarque trônait en son centre, Louis XIV représenté en empereur romain.
A l’image des autres symboles de l’Ancien Régime, la statue est détruite en 1792, à l’avènement de la Première République.
En 1800, un arrêté prévoit la construction d'une colonne, au chef-lieu de chaque département, dédiée aux braves du département. Pour Paris, on prévoit de l’ériger place des Piques (place Vendôme). Une première pierre est posée par Lucien Bonaparte, acte sans suite. En 1803, le Premier Consul reprend l’idée : une colonne ornée de 108 figures des départements montées en spirale et surmontée de la statue de Charlemagne.
Le projet se concrétise après la victoire d’Austerlitz et sous une autre forme.
C'est une colonne en bronze de 44,3 mètres de haut et d'environ 3,60 mètres de diamètre.
Les arcs de Triomphe du Carrousel et de l’Etoile sont inspirés de ceux de Septime Sévère et Titus. La colonne Vendôme est une adaptation de celle d’un autre empereur romain, Trajan. La colonne Trajane est une longue frise enroulée qui relate l’expédition des légions romaines contre les Daces en 112 ; cette technique de narration est reprise à l’identique pour évoquer la bataille d’Austerlitz (une victoire souvent commémorée sur les édifices napoléoniens).
Son fût, constitué de 98 tambours de pierre, est recouvert d'un parement coulé avec le bronze de 1 200 canons pris aux armées russes et autrichiennes (nombre sans doute exagéré par la propagande, les historiens dénombrent environ 130 canons pris à Austerlitz) ; un long ruban de 280 m composé de 425 plaques de bronze.
Comme pour l’arc de triomphe du Carrousel Vivant Denon, le directeur des musées, fait le choix des dessinateurs et sculpteurs chargés de la frise, plus d’une trentaine au total.
Sur le socle de l’édifice, une dédicace latine : Napoléon Empereur Auguste a consacré à la gloire de la Grande Armée cette colonne formée de l'airain conquis sur l'ennemi pendant la guerre d'Allemagne, remportée sous son commandement en 1805 en l'espace de trois mois.
Les trois statues de Napoléon
La première statue couronnant l’édifice représente Napoléon en César ; elle est l’œuvre de Chaudet, coulée en 1808 et placée au sommet de la colonne le 5 août 1810.
A l’arrivée des Bourbons et dans le cadre de la « dénapoléonisation », elle est enlevée en 1814, remplacée par un drapeau blanc à fleur de lys. En 1818, la statue est fondue pour servir de matière première à la fabrication de la statue équestre de Louis XIV qui orne aujourd’hui la place des Victoires.
Sous le monarchie de Juillet, Louis-Philippe remet Napoléon sur sa colonne, mais en « petit caporal » cette fois-ci. Elle y reste de 1833 à 1863.
Elle est remplacée alors par une copie du Napoléon-César de Chaudet par Dumont. Le petit caporal est déplacé au rond-point de Courbevoie.
Lorsqu’on décidera vers 1880 d’ériger à son emplacement un monument commémorant la Défense de Paris en 1870, on déplace la statue aux Invalides où elle surveille toujours la cour d’honneur.
« Ah ! qu'on est fier d'être Français, quand on regarde la Colonne. » Des officiers français en uniforme et un enfant de troupe admirent la colonne Vendôme à Paris durant le règne de Louis XVIII (un militaire à droite tient le drapeau blanc de la Restauration).
Sources :
Wikipedia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Colonne_Vend%C3%B4me
https://fr.wikipedia.org/wiki/Place_Vend%C3%B4me
Karine Huguenaud
https://www.napoleon.org/magazine/lieux/colonne-vendome-paris/