24 : 9 mars 1804 : rue Monsieur-le-Prince
Arrestation de Cadoudal
Une folle cavalcade qui s’arrête au croisement entre la rue Antoine-Dubois et la rue Casimir-Delavigne.
Début 1804, la folle équipée du conspirateur Cadoudal connaît un épisode dramatique. Quelques mois plus tôt, des chouans sont arrêtés à Paris. L’un d’eux, Querelle, révèle qu’il est arrivé dans la capitale avec un dénommé Cadoudal qui a l’intention d’assassiner le Premier Consul. L’affaire prend des proportions considérables car on parle d’une conspiration où sont impliqués des généraux, Moreau et Pichegru. Ces derniers sont rapidement arrêtés mais Georges Cadoudal est toujours introuvable malgré les importantes recherches et son signalement abondamment diffusé, « Extrêmement puissant, épaules larges, tête effroyable par sa grosseur … » - description confirmée par les gravures de l’époque.
Cadoudal se cache rue de la Montagne Sainte-Geneviève où il ne se sent pas en sécurité. Un complice lui indique une autre cache, rue du Four-Saint-Germain, plus sûre. La corpulence de Cadoudal lui interdisant de s’y rendre à pied sous peine d’être rapidement repéré, on choisit la solution du cabriolet, conduit par un autre chouan, Le Ridant. Mais Le Ridant est suivi depuis quelque temps par la police. Dès la location du cabriolet, le quartier est quadrillé par toute une escouade de policiers déguisés en bourgeois, chargés de repérer l’itinéraire du véhicule. L’un d’eux interpelle Cadoudal dès qu’il sort de sa cache. Le conspirateur n’hésite pas un instant, « Fouettez ! » dit-il à Le Ridant. Le cabriolet dévale la rue Cujas puis la rue Monsieur-le-Prince. Arrivé à la hauteur de la rue Voltaire (actuelle rue Casimir-Delavigne), l’inspecteur Buffet court vers l’attelage, réussit à saisir le cheval par la bride et se laisse traîner. Cadoudal se penche, sort un pistolet. A bout portant, il tire sur Buffet qui tombe foudroyé.
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Le cheval s’arrête brusquement. Lâchant les ressorts auxquels il s’est agrippé, le policier Caniolle saute à terre pour empoigner Cadoudal. Deuxième coup de feu. Georges descend en courant les escaliers de la petite rue de l’Observance (actuelle rue Antoine Dubois). Caniolle, qui n’est que blessé, réussit à le rattraper et le frapper d’un coup de bâton. Il ameute les autres policiers « C’est Georges, c’est Georges ! » alors que Le Ridant avait profité de la confusion pour se fondre dans l’ombre. Cadoudal tente de se dissimuler dans la foule mais sa physionomie le trahit. Il est reconnu et arrêté, sans opposer de résistance, comme quelqu’un qui savait être arrivé au bout.
Les conjurés seront guillotinés le 25 juin 1804, Cadoudal montera le premier sur l’échafaud en criant plusieurs fois « Vive le Roi ! ».
Sources :
Hillairet – dictionnaire historique des rues de Paris)