22 : 1802 : Musée Napoléon

En 1801, Bonaparte chasse les artistes qui logent encore au vieux Louvre et les locataires des appartements se trouvant sous la Grande galerie.

Un an plus tard, le musée devient musée Napoléon. Vivant Denon, le premier directeur, en fait le plus grand des musées du monde, agrandi par Percier et Fontaine qui construisent l'aile de la rue de Rivoli.

Pour exposer les trésors ramenés des campagnes napoléoniennes, Fontaine réaménage les appartements d'hiver d'Anne d’Autriche, dans l’aile sud de la Cour carrée.

Fontaine réalise l'éclairage zénithal sur une partie de la Grande galerie créée par Hubert Robert en 1796.

En 1812, la salle des Cariatides est aménagée pour recevoir la collection Borghèse.

La peinture sous le Consulat et l’Empire

Le patron, c’est David et son Enlèvement des Sabines. Le néo-classique règne en maître y compris dans le mobilier, la mode et l’architecture (Percier et Fontaine). A côté d’un paysagiste de la vieille école, Hubert Robert, l’épopée napoléonienne est célébrée par Gros (la Bataille d’Eylau) et Gérard (la Bataille d’Austerlitz) ; ce dernier fait aussi dans le portrait (Madame Récamier).

Arrive la relève, Géricault et ses soldats de l’Empire : l’Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant (1812) dans une position héroïque contraste avec Cuirassier blessé quittant le feu (1814), un officier descendu de son cheval regardant derrière lui la tuerie qu’il vient de quitter. Deux ans seulement séparent les deux tableaux. 

(musée du Louvre)


Sous la Restauration, restitution des œuvres saisies

Après l’occupation de Paris le 31 mars 1814, les Alliés ne réclament pas la restitution des œuvres, à l’exception des tableaux non exposés et ceux réquisitionnés en Prusse. Le roi de Prusse et l'empereur d'Autriche visitent le musée et félicitent Vivant Denon pour l'exposition des œuvres.

Mais après Waterloo, le ton change. Fin 1815, 5.000 œuvres d'art sont restituées. Denon réussit à conserver une centaine de tableaux, en particulier les primitifs italiens qu'il avait acquis dans sa mission de 1811, huit cents dessins. Les Noces de Cana de Veronese restent à Paris (on craint que le voyage retour n’abîme cette œuvre aux dimensions inhabituelles) ; elles sont échangées contre un tableau de Charles Le Brun.

Plus de 300 tableaux et 120 objets d'art sont aussi rendus aux établissements religieux qui en ont fait la demande, mais Louis XVIII donne l'ordre de conserver aux musées les œuvres saisies chez les émigrés sauf celles qui ne sont pas montrées.