15 : 1799 : Jardin et palais des Tuileries


Le Directoire est un régime parlementaire avec deux chambres : le Conseil des Cinq-Cents, la chambre basse élue au suffrage censitaire, est installé dans le Palais-Bourbon (actuelle Assemblée Nationale) et le Conseil des Anciens, sorte d’ancêtre du Sénat, siège dans le Palais des Tuileries.

Le 9 novembre 1799 au matin (le 18 Brumaire), dans les jardins des Tuileries, Bonaparte apostrophe Botot, le secrétaire de Barras, en présence de ses soldats : « Dans que état j’ai trouvé la France et dans quel état je l’ai retrouvée. Je vous ai laissé la paix et je retrouve la guerre. » Le Coup d’Etat est enclenché.

Quelques heures plus tôt, un député des Anciens s’était adressé à l’Assemblée les enjoignant de quitter le palais des Tuileries pour le château de Saint-Cloud. On vote un décret en hâte ; quelques heures plus tard, la nouvelle du décret arrive au Conseil des Cinq-Cents. Dès que Bonaparte est averti, il quitte l’hôtel rue de la Victoire pour les Tuileries, s’adresse aux Anciens et c’est en sortant qu’il rencontre le secrétaire de Barras.

L’idée de Siéyès de colporter l’information selon laquelle la République est menacée par une insurrection a parfaitement fonctionné.

Admis avec son état-major dans le conseil des Anciens, il leur parle. Cette allocution est accueillie par de nombreux applaudissements.

Suivant les ordres de Bonaparte, 10 000 hommes occupent les Tuileries ! Le Luxembourg, siège du Directoire, l’École militaire, le Palais Bourbon et les Invalides sont sous contrôle.

A dix heures du matin, les Directeurs n’ont plus de pouvoirs ; ils sont la cible du discours de Bonaparte au Conseil des Anciens.

Le lendemain, les députés des deux assemblées, souvent accompagnés de leur famille, se déplacent à Saint-Cloud sans que Paris ait la moindre réaction.

Même si, dans l’Orangerie du château, tout ne se passera pas exactement comme prévu (Bonaparte faillit être mis Hors la loi par les Cinq-Cents), un nouveau régime, le Consulat, est institué le matin du 20 brumaire de l’an VIII.