51 : Barrière de Picpus

Boulevard de Picpus et boulevard de Reuilly, au niveau de la rue de Picpus.

Sous la Révolution, elle devient barrière de la Liberté ; elle fut aussi barrière des Poules.

Picpus, un des noms les plus étranges de l’onomastique parisienne. Beaucoup d’hypothèses quant à son origine mais aucune avérée.

Barrière de Picpus par Misbach 1797 (gallica.bnf.fr)


« Un silence de mort »

Dans les Misérables, Victor Hugo situe dans ce quartier perdu le couvent du Petit Picpus où se réfugient Jean Valjean et Cosette, poursuivis par Javert et ses argousins. Il est vrai que les couvents ne manquaient pas : à côté des Chanoinesses déjà citées barrière de Saint-Mandé, on pouvait longer les murs du couvent des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus et Marie, des Pénitents de Saint-François, des Mathurines, des Filles de la Croix ou des Filles de la Conception.

Le nommé B.R. dans « Histoire de Paris depuis son origine jusqu’à nos jours » (1853) nous rappelle le nombre de maisons de santé. Il cite la maison de Marcel-Sainte-Colombe destinée aux aliénés ainsi qu’aux malades libres. Ils jouissent d’un vaste jardin, d’une bibliothèque et d’une chapelle où un aumônier vient dire la messe. Il s’avère que la plupart des maisons de santé accueillent des malades mentaux. « A la barrière de Picpus, ni industrie, ni plaisirs, un silence de mort ! point de marteau qui batte, point d’orchestre qui vous invite à la danse […] à la barrière de Picpus, il ne saurait y avoir que de ces joies désolantes qui navrent le cœur. »

Aliénés par Henry Monnier (gallica.bnf.fr)