36 : Barrière Saint-Martin

Place de la bataille de Stalingrad

Barrière Saint-Martin et canal par Civeton (gallica.bnf.fr)

Le Bassin de la Villette

Dès la deuxième moitié du XVIIème siècle, l’ingénieur Riquet de Bonrepos avait proposé d’amener par un canal navigable l’eau de l’Ourcq jusqu’à la place du Trône. Ce canal est indispensable pour Paris où chaque Parisien ne dispose alors que d’un litre par jour. Mais la mort de Riquet en 1680 suspend le projet.

Un siècle plus tard, l’idée est reprise par Jean-Pierre Brullée et fait l’objet d’une présentation à l’Académie des Sciences. Il s'agit d'un autre affluent de la Marne, la Beuvronne, dont l’eau serait dérivée vers la Villette.

Finalement, c’est la 29 floréal an X (19 mai 1802) qu’un décret est promulgué pour le creusement d’un canal de dérivation de l'Ourcq.

Les travaux commencent en septembre mais il faut encore trois ans de discussions pour que soient définitivement adoptées toutes les modalités de tracé et de dimensions.

Le chantier emploie plusieurs centaines d’ouvriers ainsi que 300 prisonniers prussiens.

Le bassin de la Villette est achevé en octobre 1808, 700 mètres de long sur 80 mètres de large. Le deux décembre, date fétiche de l’Empereur, il est mis en eau.

L’occupation autrichienne et russe de 1814 et 1815 perturbe quelque peu l’avancée des travaux. Le canal de Mareuil à Paris est ouvert fin 1822. 107 kms de long et cinq écluses à l’origine.

Le canal Saint-Denis, petite branche latérale, est réalisée entre 1811 et 1821.

Enfin, en 1825, la jonction avec la Seine est assurée avec l’ouverture du canal Saint-Martin. Les canaux de l’Ourcq, Saint Denis et Saint-Martin joints par le bassin de la Villette forment désormais un seul réseau.

Le transport de céréales, de bois et d’autres produits agricoles est assuré par des embarcations de petite envergure, des flûtes. Une ligne de bateaux-poste entre Paris et Meaux est mise en service. Trois heures pour joindre les deux villes.

Mais l’apport fondamental du projet est le réservoir d’eau d’une capacité de 90.000 m3. Situé au col de la Chapelle, ce château d’eau permet d’arroser de nombreux quartiers de Paris au travers de deux canalisations principales en fonte. L’une, vers le sud, sera prolongée jusqu’au quartier Saint-Victor, sur la rive gauche ; l’autre alimentera de nombreuses fontaines dans les quartiers ouest.

Grâce à ses réserves, des fontaines taries sont à nouveau en eau, on peut enfin laver les rues de Paris et les égouts, et même lutter efficacement contre les incendies. En 1835, Paris dispose de 127 fontaines pour 900.000 habitants.