32 : Barrière Poissonnière

Bd. de Rochechouart au niveau du boulevard de Magenta.

Barrière d’Italie par Palaiseau 1819 (Gallica.bnf.fr)

Poursuite des insurgés dans le clos Saint-Lazare – Ed. de Beaumont (gallica.bnf.fr)

Barrière Poissonnière par Palaiseau 1819 – à l’origine une simple ouverture (gallica.bnf.fr)


On construisit un bâtiment en 1826.

Les tristes journées de juin 1848

Février

Cette année-là, le régime de Louis-Philippe est usé, la misère du petit peuple est aggravée par la crise économique. Le peuple de Paris est particulièrement éprouvé : misère, chômage ou dureté des conditions de travail, insalubrité et criminalité.

Fin janvier 1848, Alexis de Tocqueville met en garde les députés contre « un vent de révolution qui est dans l'air ».

Le soulèvement éclate le 22 février. Louis-Philippe dispose de 30.000 soldats et 40.000 gardes nationaux. Le lendemain, le ministre Guizot est renvoyé mais une fusillade boulevard des Capucines faisant 50 victimes déclenche l’émeute. Le 24 février, Louis-Philippe n’a plus de gouvernement, les Tuileries sont attaquées, il abdique au bénéfice de son fils de 9 ans.

Mais il est trop tard, les révolutionnaires ont déjà fait proclamer un gouvernement provisoire.

En quelques jours, la Monarchie de Juillet a été balayée. La Deuxième République est née. Au prix de 350 morts – ç’aurait pu être bien pire et il faut mettre au crédit du roi déchu son refus de la boucherie.

C’est hélas quelques mois plus tard que le peuple de Paris connaîtra le bain de sang.

Juin

Pour juguler le chômage, le gouvernement décide l’ouverture des Ateliers nationaux. Immédiatement, les classes bourgeoises et rentières tirent à boulets rouges sur ces « râteliers nationaux », une gabegie budgétaire à leurs yeux !

Le parti de l’ordre finit par l’emporter et les Ateliers nationaux sont fermés le 21 juin 1848, ce qui déclenche l’agitation dès le lendemain dans les quartiers populaires de Paris. Les premières barricades sont dressées le 23, la moitié Est de Paris se soulève.

La police est impuissante. Le général Cavaignac est chargé de juguler l’insurrection. Celle-ci sera très durement réprimée : de 3.000 à 5.000 insurgés sont tués pendant les combats (de 800 à 1.500 du côté des forces de l’ordre), 1.500 sont fusillés sans jugement, 11.000 condamnations à la prison ou à la déportation en Algérie.

De durs combats se déroulent aux barrières d’octroi de l’Est parisien. La barrière Poissonnière est la pointe nord-est du système de barricades qui traverse Paris le long des rues Saint-Denis et Saint-Jacques. Les insurgés sont barricadés dans les bâtiments de l’octroi ; ils en sont délogés par la troupe et pourchassés à l’intérieur du vaste enclos Saint-Lazare.