6, rue Bonaparte : le parfumeur Bully et César Birotteau (1837)

César Birotteau est un homme heureux, il est riche, sa parfumerie ne désemplit pas et, satisfaction suprême, on vient de lui remettre la Légion d'honneur.

Grisé par le succès, et même aveuglé, il se lance dans des dépenses somptuaires et est mentalement prêt à entendre les sirènes de la spéculation. Le notaire Roguin comprend quel parti il peut tirer d’une telle candeur ; il entraîne le parfumeur dans une affaire de spéculation immobilière dans le quartier de la Madeleine. Une belle affaire où Birotteau risque toute sa fortune mais qui n’est qu’une habile manœuvre de détournement d’argent. Qui est derrière la manœuvre ? un ancien employé de Birotteau animé par un désir de vengeance.


Balzac a puisé l’inspiration de ce sombre drame dans la triste mésaventure du parfumeur Jean-Vincent Bully. Celui-ci avait ouvert une boutique de parfumeur et produits cosmétiques rue Saint-Honoré en 1803. Il inventa le « vinaigre de Bully » (un vinaigre aromatique ou « antiméphitique ») qui obtint un grand succès. Mais son officine fut dévastée lors de la Révolution de juillet 1830. Ruiné, Bully devint employé de bureau dans un journal, mit des années à rembourser ses créanciers, l’ex parfumeur mourut dans le, plus grand dénuement.

Sept ans plus tard paraissait le roman de Balzac.