Eglise Saint-Philippe du Roule (21 août 1850)
« Le curé de Saint-Philippe-du-Roule avait permis que le cercueil d'Honoré de Balzac fût exposé pendant deux jours dans la chapelle Beaujon. Le service funèbre fut célébré le 21 août 1850. »
La mort de Balzac, Choses vues de Victor Hugo
Victor Hugo a rendu visite à Balzac le 18 août :
Le 18 août, j'avais mon oncle, le général Louis Hugo, à dîner. Sitôt levé de table, je le quittai et je pris un fiacre qui me mena avenue Fortunée, n° 14, dans le quartier Beaujon. […]
[…] Une autre femme vint qui pleurait aussi et me dit : « Il se meurt. Madame est rentrée chez elle. Les médecins l'ont abandonné depuis hier. Il a une plaie à la jambe gauche. La gangrène y est. Les médecins ne savent ce qu'ils font. Ils disaient que l'hydropisie de monsieur était une hydropisie couenneuse, une infiltration, c'est leur mot, que la peau et la chair étaient comme du lard et qu'il était impossible de lui faire la ponction. Eh bien, le mois dernier, en se couchant, Monsieur s'est heurté à un meuble historié, la peau s'est déchirée, et toute l'eau qu'il avait dans le corps a coulé. Les médecins ont dit : Tiens ! […]Depuis onze heures il râle et ne voit plus rien. Il ne passera pas la nuit. »
[…] J'entendis un râlement haut et sinistre. J'étais dans la chambre de Balzac. […] M. de Balzac était dans ce lit, la tête appuyée sur un monceau d'oreillers auxquels on avait ajouté des coussins de damas rouge empruntés au canapé de la chambre. Il avait la face violette, presque noire, inclinée à droite, la barbe non faite, les cheveux gris et coupés courts, l'oeil ouvert et fixe. […] Une odeur insupportable s'exhalait du lit. Je soulevai la couverture et je pris la main de Balzac. Elle était couverte de sueur. Je la pressai. Il ne répondit pas à la pression.
« C’était un génie ! » dira Victor Hugo lors des obsèques. Les personnalités du monde des lettres, des arts et de la politique y assistent nombreuses.