Chaillot, 13, rue des Batailles (1835-1838)
Aujourd’hui 9, avenue d’Iéna.
Une nouvelle adresse pour fuir les créanciers. Il quitte Paris pour les hauteurs de Chaillot. La location a été prise au nom de « madame Veuve Durand ».
« Histoire de Paris rue par rue, maison par maison » 1875 : « Balzac croyait indispensable d'afficher du luxe pour signer des traités avantageux avec les éditeurs ; c'est pourquoi le salon regorgeait de meubles magnifiques et s'éclairait de trente bougies lorsque les deux amis (lui et Jules Sandeau) attendaient un libraire. Le maître et le disciple jouaient là une comédie qui semblait être déjà au répertoire sous ce titre : Les Dehors trompeurs. Des rendez-vous presque nocturnes dans un appartement que Balzac n’occupait que du coucher au lever du soleil ? Le lendemain matin, l’huissier ou le créancier trouvait porte close. »
Théophile Gautier : « Balzac, qui commençait à devenir célèbre, alla habiter à Chaillot, rue des Batailles, une maison d’où l’on découvrait une vue admirable, le cours de la Seine, le champ de Mars, l’école militaire, le dôme des Invalides, une grande portion de Paris et plus loin les coteaux de Meudon. Il s’était arrangé un intérieur assez luxueux, car il savait qu’à Paris on ne croit guère au talent pauvre, et que le paraître y amène souvent l’être.
C’est à cette période que se rapportent ses velléités d’élégance et de dandysme, le fameux habit bleu à boutons d’or massif, la massue à pommeau de turquoises, les apparitions aux Bouffes et à l’Opéra, et les visites plus fréquentes dans le monde, où sa verve étincelante le faisait rechercher, visites utiles d’ailleurs, car il y rencontra plus d’un modèle. »
A la description du luxe décrit par son nouvel ami Théophile Gautier, il faut ajouter un tilbury de 4.000 francs ! Et pourtant, en 1835, il s’est porté acquéreur d’un journal, la Chronique de Paris (cf. 36, rue de Vaugirard). Un nouveau fiasco qui ne fait que l’engluer davantage dans les dettes !
Sa vie sentimentale est tout aussi compliquée, le voilà à Vienne avec madame Hanska, à Grez-sur-Loing dans la propriété de madame de Berny, et il reçoit ici une nouvelle maîtresse, Sarah Guidoboni-Visconti.
C’est à Issoudun, chez François-Michel et Zulma Carraud que Balzac écrivit César Birotteau et la Rabouilleuse (ses rapports avec Zulma sont uniquement amicaux ...).