Laure Junot d'Abrantès, rue Basse-du-Rempart

Une rue aujourd’hui disparue, qui longeait l’ancien rempart de Louis XIII, le long des actuels boulevard des Capucines et boulevard de la Madeleine.

Née Laure Adelaïde Constance Permon en 1784. Une personnalité de la vie parisienne, une mondaine qui sait charmer ou égratigner. Sa famille était proche de Napoléon Bonaparte, c’est par lui que la jeune femme avait rencontré son mari, le général Junot, qui deviendra duc d’Abrantès par le bon vouloir de l’Empereur. Junot est sujet à de sévères troubles mentaux. Un jour de 1813, il se défenestre et meurt peu après. Dès lors, la duchesse d’Abrantès aura constamment la crainte de la perte de son rang et de la ruine, c’en serait fini des dépenses extravagantes.

Elle devient la maîtresse de Metternich, ambassadeur d’Autriche, intrigue contre Napoléon, pourtant à l’origine de son ascension, le traite de « monstrueux usurpateur ».

C’est en 1825 que Balzac fait la connaissance de la duchesse retirée du monde et désargentée, par l’entremise de sa sœur, Laure Surville. Une duchesse, même d’empire, voilà de quoi attirer l’écrivain. Elle reçoit lettre sur lettre, signées Honoré de Balzac. Au bout de quelques mois, une nouvelle Laure devient sa maîtresse. Une autre figure maternelle puisqu’elle est de quinze ans plus âgée que lui.

La duchesse trouve quelques intérêts à cette aventure. C’est maintenant un écrivain célèbre et elle-même a des prétentions littéraires. Balzac va l’aider dans la rédaction de ses Mémoires. Une aide qu’elle contestera plus tard.

Les succès littéraires ne durent pas une fois sa liaison avec Balzac terminée. Les difficultés financières s’accumulent, elle loue un rez-de-chaussée rue de La Rochefoucauld. Quand ses manuscrits sont refusés par son éditeur, sa vie mondaine est terminée, elle finit indigente dans un hôpital. Elle est enterrée dans le cimetière Caulaincourt.

Théophile Gautier la surnommait « la duchesse d’Abracadabrantès ».