rue d’Enfer - Laure de Berny (1824-1836)
En 1824, Laure de Berny s’installe rue d’Enfer-Saint-Michel, aujourd’hui absorbée par le boulevard Saint-Michel, à l’angle des rue de l’Abbé-de-l’épée et Henri Barbusse.
Quatre ans plus tard, Balzac vient habiter à quelques pâtés de maisons, rue Cassini.
Balzac est maintenant célèbre. Laure, la cinquantaine venue, n’a plus la prétention d’être la maîtresse exclusive, ni même jalouse, elle a plusieurs rivales, en particulier la duchesse d’Abrantès et, bientôt, une lointaine comtesse dans son domaine d’Ukraine.
Peu à peu, la figure maternelle va prendre le dessus sur l’amante expérimentée. Ses visites rue Cassini sont fréquentes, elle choie Honoré, le conseille, le met en garde, corrige ses manuscrits, le réprimande, au risque de l’étouffer. « Ta chérie emploierait toujours sur ce cher canapé, toute l’éloquence du cœur pour t’empêcher de courir des choses incertaines. »
Ensemble, ils partent pour la Touraine, Honoré se rend souvent dans la propriété de Laure à Grez-sur-Loing, la Bouleaunière. Loin de Paris et près de sa dilecta (« bien-aimée »), il se ressource, prend le temps de rédiger la Maison du Chat-qui-pelote ou la Peau de Chagrin. Laure a son « Minet » pour elle seule.
Madame de Berny, c’est madame de Mortsauf du Lys dans la vallée. Le roman paraît en volume en 1836. Le 27 juillet de cette même année, Laure de Berny meurt dans les bras de son fils à la Bouleaunière, alors que Balzac est à Turin. Elle n’a pas 60 ans.
« La personne que j’ai perdue était plus qu’une mère, plus qu’une amie, plus que toute créature peut être pour une autre. »