6, rue Cassini (1829-1834)
Après les fiascos des expériences d’éditeur, d’imprimeur et de fondeur, Balzac fait profil bas, il a 60.000 francs de dettes, dont une bonne partie contractée auprès de ses proches. Il craint les représailles judiciaires et vient se cacher ici, dans une maison aujourd’hui disparue. Il s’installe dans un appartement loué au nom de son beau-frère, Surville.
Une adresse importante car cet appartement voit la naissance de Balzac écrivain. Dorénavant, il signe ses écrits de son nom. Deux œuvres le font sortir de l’anonymat : Le Dernier Chouan, qui ne connaîtra qu’un succès d’estime mais sera plus tard le premier roman de la Comédie Humaine, et la Physiologie du mariage, qui rencontrera le public.
Finies les facilités ; les intrigues sont solides, les personnages bien charpentés et leur psychologie soigneusement analysée.
Balzac écrit énormément. Citons parmi son abondante production la Maison du Chat-qui-pelote, Gobseck (1830), la Peau de chagrin (1831), le Colonel Chabert (1832),
l’illustre Gaudissart, Eugénie Grandet (1833), Ferragus (1834) et le chef d’œuvre, le Père Goriot (1835).
La silhouette de jeune homme laisse maintenant la place à un personnage rond et courtaud ; c’est un dandy aux vêtements voyants. Celui qui se fait appeler monsieur de Balzac a des goûts de nouveau riche : il possède une voiture et un attelage, son appartement est surchargé de tapis et de meubles de luxe, une loge lui est réservée à l’Opéra.
On moque son art de vivre tapageur, sa faconde et ses travers provinciaux, mais son intelligence, sa gentillesse, sa joie de vivre finissent par charmer.
Laure de Berny, à la fois maîtresse et figure maternelle, l’entoure de son affection parfois étouffante. Il doit prendre garde à ce qu’elle ne croise pas sa rivale, la duchesse d’Abrantès. Madame Balzac n’a plus le même regard pour ce fils auteur à succès, elle s’occupe même de son intendance. Enfin, d’Odessa, madame Hanska se manifeste pour la première fois en 1832, deux ans plus tard, elle devient son amante.
Et les dettes sont toujours là, il faut donc produire, produire …